SERGE POLIAKOFF – LA PEINTURE SILENCIEUSE

Plus que quelques jours pour aller voir les tableaux de Serge Poliakoff au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, qui consacre au peintre abstrait russe une importante rétrospective de près de 70 peintures et de nombreuses œuvres sur papier réalisées entre 1936 et 1969.

Depuis 1970, aucune exposition parisienne de grande ampleur n’a été consacrée à cet artiste majeur de l’Ecole de Paris.

Serge Poliakoff disait « La peinture est un acte de l’inconscient ».

Que l’on apprécie ou pas, on ne peut pas rester insensible aux couleurs de Serge Poliakoff, qui y recherche la pureté, la qualité de la couleur était pour lui très importante. Il appréciait particulièrement les fresques italiennes, il broyait lui-même ses couleurs et cherchait la transparence dans la couleur par juxtaposition de couches colorées.

Serge Poliakoff n’avait que 8 couleurs sur sa palette et était en capacité de voir et de traduire une multiplicité de nuances de chacune d’elle.

Vous pouvez regarder les tableaux de Poliakoff de manière spontanée, sans idées préconçues, les formes et les couleurs vous emmènent sans grande difficulté dans son univers. Je vous invite à aborder les œuvres de Poliakoff sans préjugés.

Vous verrez des formes qui s’attirent, luttent, se repoussent et pourraient même aller au-delà des contours du tableau.

Chaque forme, pour Poliakoff, implique un travail sur la couleur et chaque couleur est indissociable de cette forme.

Mais Poliakoff ne souhaitait aucune référence, ni interprétation, solitaire et indépendant, il se plaisait à dire avec son accent russe inimitable « le lion chasse seul » !

Serge Poliakoff musicien en plus d’être peintre, cherche l’harmonie dans l’espace et paradoxalement souhaite que ces tableaux produisent un silence absolu !

Poliakoff a toujours précisé que, pour lui, un tableau réussi était un tableau silencieux.

Dina Vierny a rencontré Serge Poliakoff alors qu’il l’accompagnait à la guitare dans un cabaret où elle chantait avec un groupe tzigane. Quand Poliakoff lui dit qu’il était peintre, elle prit cela pour une boutade mais fut bouleversée en voyant ses tableaux. Elle décida en 1951 de faire sa première grande exposition de peinture dans sa galerie au 36, rue Jacob à Paris. Elle ne vendit pas un tableau mais cette exposition donna à Serge Poliakoff une reconnaissance internationale.

Selon Dina Vierny, Poliakoff nous donnait à voir « Une peinture abstraite, chaude et humaine ».

Serge Poliakoff dans sa démarche spirituelle, peignait des icônes. Aucune influence du monde extérieur. « Je suis vraiment dans mon cosmos à moi », aimait-il répéter.

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